Les Associations culturelles nationales signataires du présent appel,
- Considérant les résultats très probants de l’expérimentation de l’enseignement des langues nationales Pulaar, Soninke et Wolof menée par l’Institut des langues nationales de 1982 à 1989 ; comme l’attestent les évaluations qui en ont été faites tant par le Ministère de l’éducation nationale que le Bureau régional de l’Unesco à Dakar (Breda) ;
- Considérant le 4e alinéa du préambule de la loi constitutionnelle N° 2012-015 portant révision de la constitution du 20 juin 1991, qui dispose : « Unis à travers l’histoire, par des valeurs morales et spirituelles partagées et aspirant à un avenir commun, le peuple mauritanien reconnait et proclame sa diversité culturelle, socle de l’unité nationale et de la cohésion sociale, et son corollaire le droit à la différence. La langue Arabe, langue officielle du pays et les autres langues nationales, le Poular, le Soninké et le Wolof constituent, chacune en elle-même, un patrimoine national commun à tous les mauritaniens que l’Etat se doit, au nom de tous, de préserver et promouvoir. »
- Considérant la ratification, par la Mauritanie, des principaux instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels (PIESCP) et la Convention Internationale sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination Raciale (CERD) ;
- Considérant le principe édicté par le système des Nations Unies du développement basé sur les droits humains se fondant sur l’apprentissage des langues nationales pour une implication et une participation effective des populations à la base dans les stratégies et politiques de développement ;
- Considérant la création, par l’Union Africaine, de l’Académie Africaine des Langues (ACALAN) en vue de promouvoir l’enseignement des langues africaines ; ainsi que de l’officialisation de la langue amazighe et la création d’académies chargées de sa promotion et de son développement, au Maroc et en Algérie ;
- Convaincues qu’aucun peuple ne peut se développer en dehors de sa ou de ses langues, et que l’unité nationale suppose l’équité entre l’ensemble de nos composantes nationales ; en particulier la jouissance de chaque Mauritanien de l’ensemble de ses droits, en particulier culturels et linguistiques ;
- Convaincues que l’enseignement basé sur les langues maternelles favorise le multilinguisme, facteur de compréhension et de raffermissement de l’unité, comme le suggèrent les recommandations maintes fois réitérées de l’Unesco dont les experts estiment que les enfants apprennent mieux dans leur langue maternelle ;
Lancent un appel à toutes les forces vives et progressistes du pays pour qu’elles se mobilisent pour l’officialisation des nos langues nationales Pulaar, Soninke et Wolof, en vue de leur introduction dans le système éducatif et de leur utilisation dans tous les domaines de la vie nationale.
Nouakchott, le 29 avril 2019