FONADH – Depuis la fin des opérations des élections présidentielles du 22 juin dernier et après l’annonce par un candidat de sa victoire avant même celle attendue de la CENI, Nouakchott et certaines grandes villes du pays connaissent une situation préoccupante de troubles post électoraux.
En effet, suite à cette annonce, de nombreux jeunes gens ont occupé la rue, pour protester. Malheureusement, certains d’entre eux se sont livrés à des actes de vandalisme répréhensibles. Toutefois, les forces de sécurité, sous prétexte de maintien d’ordre, ont procédé à une répression sauvage.
Les quartiers populaires sont depuis deux jours, quasiment en état d’alerte. Une véritable chasse à l’homme est engagée, avec des violations systématiques des domiciles, d’où sont arrachés de jeunes gens, sans ménagement. Certains de ces derniers n’avaient même pas quitté leurs domiciles depuis quelques jours.
Les populations des quartiers périphériques (Sebkha, El Mina, Arafat et Riadh) assistent avec amertume à des scènes qui rappellent les sinistres arrestations ciblées (délits de facies) des années passées.
La situation est envenimée par une déclaration irresponsable du Ministre e l’intérieur, menaçant les citoyens qui veulent exercer leurs droits civils d’organisation et de réunion.
En outre, les déclarations accusant les citoyens des pays voisins est de nature à empoisonner nos relations séculaires avec ces citoyens.
Tous les citoyens épris de paix et de justice sont très préoccupés par cette situation. C’est pourquoi les militants et responsables des organisations membres du FONADH :
• condamnent avec la dernière énergie la répression sauvage contre la jeunesse en révolte ;
• mettent en garde les autorités contre les dérives menaçant l’unité nationale ;
• exigent la libération de tous les détenus ;
• exigent des autorités des mesures capables de rétablir le calme et la sérénité dans toutes nos villes et villages.
Fait à Nouakchott, le 23 juin 2019
Les organisations membres du FONADH signataires
Les signataires :
Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH),
Collectif des Anciens Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements de 1989
Collectif des Rescapés, Amnistiés, Détenus Politiques Civils Torturés(CRADPOCIT) Collectif des Veuves,
Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en Mauritanie(CSVVDHM),
Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et Social (GERRDES-Mauritanie),
Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie),
Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE),
SOS – Esclaves,
Association des Femmes Chefs de familles (AFCF),
Association de la Femme Citoyenne Engagée (AFCE)
Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE (AMPLCS),
Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM),
Association pour le Renforcement de la Démocratie et de l’Education Citoyenne (ARDEC),
Association pour le Développement Intègre de L’Enfant (APDE),
Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAWORIM),
Association d’Appui au Développement à la Base (SALNDOU).
Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH),
Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)
source : FONADH